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ÉTUDES MAÇONNIQUES - MASONIC PAPERS

by W.Bro. ALAIN BERNHEIM 33°


Le Convent des Suprêmes Conseils du Rite Écossais Ancien et Accepté - Lausanne, 6-22 septembre 1875

5. Note sur la création des Suprêmes Conseils d’Irlande, d’Écosse et d’Angleterre [1]

 

L’Irlande

Antérieurement à la fondation du Suprême Conseil, existait en Irlande un Early Grand Encampment [2] qui créa de nombreux Encampments en Écosse.[3]

 

En ce qui concerne le Rite Écossais Ancien Accepté, les relations entre l’Irlande et les États-Unis avaient commencé le 17 octobre 1806, lorsque John Fowler, Grand Commander of the Knights of K.H., avait demandé à Dalcho, alors Lieutenant Commandeur du Suprême Conseil des États-Unis, la permission de réimprimer les deux Orations qu’il avait prononcées à Charleston le 23 septembre 1801 et le 21 mars 1803.[4] L’autorisation accordée, le volume fut publié (avec quelques modifications) à Dublin en 1808. Le 21 décembre 1809, Dalcho écrivait à Fowler :

very unpleasant situation in which our respective countries have been placed for some years past [...] apology for not having answered the communications with which you have obligingly favored me. [...] if the friendly relations between the two countries should be again restored [...] I shall endeavor to devise some means by which I may be able to put you in possession of some valuable and interesting Masonic information.[5]

Dalcho envoya ensuite le rituel du 33° et l’Obligation afférente à Fowler. Ce dernier alla le 26 mai 1811 prêter cette Obligation ensemble avec John Bryce sen. et Thomas McGill à la cathédrale St. Patrick à Dublin et la renvoya à Charleston, sans doute le 22 mars 1813 (la guerre de 1812 ne facilitait pas l’échange de courrier). La correspondance ne reprit que dix ans plus tard, lorsque le Lieutenant Grand Commandeur Holbrook retrouva à Charleston les lettres précédentes et reprit contact avec Fowler le 1er décembre 1823. Un Suprême Conseil fut alors créé par correspondance en Irlande par la Juridiction Sud des États-Unis.[6] Il se réunit pour la première fois le 11 juin 1826, après avoir reçu de Charleston, le 13 août 1824, confirmation de sa patente.[7]

 

Le Suprême Conseil d’Irlande et certains corps maçonniques de hauts grades irlandais s’unirent le 26 janvier 1836 en un Supreme Grand Council of Rites.[8]

The latter body, which may be said to have had a unique existence, being absolutely unparalleled in any other Masonic Jurisdiction throughout the world, was established in the year 1836. It was (according to the Constitutions of 1858 [9]) stated to be constituted by compact and alliance between the Supreme Council of Grand Inspectors General of the 33rd degree ; the Princes of the Royal Secret, 32nd Degree ; the Sovereign Tribunal of Nine, Grand Inspectors, Inquisitors, Commanders of the 31st Degree ; the Council of the Knights of the Sun ; the order of Mizraim ; the College of the Philosophical Masons ; and the Chapters of the Knights of the Eagle and Pelican, Princes Grand Rose Croix ; and was the governing body of the degree of Princes Grand Rose Croix ; the governing body of the Superior Masonic Grades being the Supreme Council of the 33rd Degree.[10]

There would seem to be but little doubt that on the establishment, in the year 1826, of the Supreme Council of the 33rd degree in Ireland opposition of some kind must, or at all events may, have been encountered by that body from those brethren who had already received (though in an irregular or unconstitutional manner) the degrees of Rose Croix and Knight Kadosch ; and that the formation in the year 1836 of the “Supreme Council of Rites” was the result of a compromise, for the sake of peace or conciliation between the Supreme Council of the 33rd Degree and the Irregular Colleges of Knights K.H. and Chapters of Prince Grand Rose Croix seems also to be highly probable. This compromise resulted in eventual surrender by the Supreme Council of the 33rd Degree of its unquestionably inherent right and authority over the 18th, or Rose Croix Degree, and the formation of that independent and most anomalous body which is now known as the “Grand Chapter of Prince Masons in Ireland ;” and a still further surrender to the latter body, of the 15th, 16th, and 17th Degrees of the Ancient and Accepted Scottish Rite, […] the Supreme Council, however, still retaining its jurisdiction over the lower degrees of the Ancient and Accepted Scottish Rite, the 4th to the 14th inclusive, which are practised (not in Ireland) in what are known as Lodges of Perfection.[11]

[…] and about 29 years ago [on 18th February 1874] it made a further surrender of the 15th, 16th, and 17th Degrees of the Ancient and Accepted Rite to the Grand Chapter of Prince Masons, retaining, however, jurisdiction over all other degrees lower or higher than the four degrees just mentioned, excepting, of course, the three degrees of Ancient Craft Freemasonry.[12]

La Constitution du Supreme Grand Council of Rites fut lue devant la Grande Loge d’Irlande le 4 octobre 1838.[13] Il se débaptisa le 18 juin 1871 pour adopter le nom de Grand Chapter of Prince Masons.[14]

 

Le Suprême Conseil d’Irlande avait l’intention de participer au Convent de Lausanne. Le 23 juillet 1875, le Suprême Conseil de Suisse proposa au Suprême Conseil d’Irlande d’établir des relations d’amitié. Dans sa réponse, le Grand Secrétaire accepta aimablement la proposition et ajouta que son Suprême Conseil serait représenté à Lausanne. Aucun représentant irlandais ne vint en Suisse et le Suprême Conseil d’Irlande demeura silencieux jusqu’à ce que le Suprême Conseil de Suisse reçoive une lettre d’Irlande, datée du 6 décembre 1877, lui annonçant la mort du Grand Chancelier Chatterton, la perte de toutes ses archives, et proposant de renouer les relations. Le Grand Commandeur Besançon répondit le 24 janvier 1878 en expliquant que par suite des décisions du Convent de Lausanne, il devait demander au Suprême Conseil d’Irlande s’il souhaitait adhérer à la Confédération.[15] Le Suprême Conseil d’Irlande refusa et en référa au Grand Commandeur Pike.[16] Après un malentendu, les choses s’arrangèrent ensuite très vite.

 

A la réunion triennale du 19 juin 1878, le Président du Grand Chapter irlandais devait déclarer :

About two years since a measure was proposed by other Powers for the benefit of the Rose Croix Degree, but they could not treat with the Grand Chapter, which they did not recognise, nor could the Council of the 33rd treat with them in a matter relating to the Rose Croix.[17]

Ces autres Puissances étaient les Suprêmes Conseils d’Écosse et d’Angleterre qui, presque simultanément, étaient entrés en activité en 1846.

 

L’Écosse – Le Royal Grand Conclave et le Grand Council of Rites

Alexander Deuchar (1777-1844) avait été initié à la loge St David à Edimbourg en mai 1801. En janvier 1807, il apparut à la loge Mary's Chapel à la tête d’une délégation d’un Encampment créé par l’Irlande deux ans plus tôt :

The Lodge was this evening honoured by a deputation from the Grand Assembly of High Knights Templar in Edinburgh, No. 31 of the Early Grand Encampment of Ireland, headed by the MW GM Alex. Deuchar, — being the first time, it is believed, a deputation of KT visited this Lodge — at least it is the first time for some hundred years that any Lodge of Freemasons in Edinburgh has been visited by an Assembly of KT headed by their GM [...] [18]

 

En 1810. le duc de Kent, Royal Grand Patron of the Grand Conclave in London, signa une Charter of Dispensation nommant Alexander Deuchar Scottish Grand Master of the Royal Grand Conclave, charge qu’il conserva jusqu’en 1836. Cette Charte l’autorisait à travailler au 18e et au 30e grades.[19] La même année, Deuchar devint Vénérable de Mary’s Chapel.

 

Le 19 septembre 1815, lors de la procession de Grande Loge,

Deuchar … did introduce himself, accompanied by upwards of thirty other persons, into the Lodge of Mary’s Chapel, clothed and decorated with emblems, medals, and insignia unconnected with the Order of St. John, and styling themselves, as it is said, Knights Templars, Knights of Jerusalem, Knights of the Holy Cross, &c., &c., &c., and under the apparent sanction of the Master and office-bearers of Mary’s Chapel Lodge, walked with the above procession along with that Lodge, thereby also taking precedence of all the other regular Lodges and brethren of Lodges holding of the Grand Lodge of Scotland.[20]

L’affaire n’eut guère de suites pour Deuchar. Mais dans un rapport d’août 1817, la Grande Loge d’Écosse rappela qu’elle ne reconnaissait que les trois grades de la Maçonnerie de St. Jean et, deux mois plus tard, que quiconque appartenait à un corps maçonnique reconnaissant des grades supérieurs perdait le droit d’assister et de voter à la Grande Loge.[21]

 

En 1822, le Early Grand Encampment d’Irlande créa un Early Grand Encampment en Écosse, composé des Encampments constitués par l’Irlande, qui avaient refusé de reconnaître l’autorité du Royal Grand Conclave.[22]

 

En 1842, Deuchar demanda l'aide du Dr George Walker Arnott (1799-1868),[23] qui venait d’être reçu à l’Ordre Royal d’Écosse le 19 novembre 1841, pour créer, parallèlement à son Royal Grand Conclave, un Grand Council of Rites qui engloberait les 25 grades du “Rite de perfection”, le rite de Misraïm et le Rite Écossais Ancien Accepté. Il lui montra des documents attestant que le 6ème duc d'Atholl [24] et lui-même avaient reçu le 33°.[25] Walker Arnott fut nommé Knight Grand Cross du Royal Grand Conclave le 2 janvier 1843.[26] Deuchar décédait le 12 août 1844. On ignore la date à laquelle fut créé ce Grand Council of Rites dirigé par le Dr Arnott, mais son activité commença le 22 mars 1845, par la réception d’Archibald Douglas [27] au 33°, de deux autres membres au 32° et d’un quatrième au 31°.[28] Plusieurs autres réceptions, dont neuf au 33°, suivirent jusqu’au 5 janvier 1846.

 

Pendant ce temps, le Dr. Arnott était entré en correspondance avec la Juridiction Nord des États-Unis, car le 27 janvier 1846, son Grand Commandeur, J.J.J. Gourgas,[29] lui retournait ses diplômes de 31°, 32°, 33° avec des mots peu amènes. Le 28 octobre suivant, il lui retournait également l’Obligation qu’Arnott avait cru bon de lui adresser.[30] Dans cette seconde lettre, Gourgas conseillait à Arnott de s’adresser au Suprême Conseil d’Angleterre.

 

Le feu avait été mis aux poudres par un article paru à Londres dans le Freemasons’ Quarterly Review du 30 juin 1846, dont Gourgas avait pris connaissance, qui annonçait une réunion du Suprême Conseil pour l’Écosse [31] en faisant allusion à la correspondance échangée entre Arnott et Gourgas. Car Gourgas et son Suprême Conseil tout juste réveillé venaient de créer, par correspondance, le Suprême Conseil d’Angleterre.

 

L’Angleterre

Le Suprême Conseil d’Angleterre ne possédant aucune archive antérieure au 5 juillet 1854,[32] les auteurs de langue anglaise [33] qui ont décrit sa création ont fait appel aux seules sources existantes : les procès-verbaux de la Juridiction Nord des États-Unis des années 1845-1848 [34] et The Freemasons’ Quarterly Review de la même époque. Le fondateur et rédacteur en chef de 1834 à 1840 de cette publication, le Dr. Robert Crucefix (1788-1850),[35] membre honoraire du Supreme Council of Rites irlandais,[36] et Knight Grand Cross du Royal Grand Conclave d’Écosse depuis le 19 août 1835,[37] devait devenir le premier Grand Commandeur du Suprême Conseil d’Angleterre.

 

Le 26 octobre et le 10 novembre 1845, le Dr Crucefix avait adressé deux lettres à Charles Whitlock Moore, rédacteur en chef du Freemasons’ Monthly Magazine à Boston. Moore était devenu membre du Suprême Conseil de la Juridiction Nord le 13 novembre 1844 et avait été aussitôt nommé son Secrétaire Général. Ces deux lettres furent lues à la réunion du Suprême Conseil des 23-24 décembre 1845.[38] Crucefix écrivait :

To seek aid from Paris, I have certain objections in common with many others. Hence my attention is directed to you in the United States. As there are some who talk of seeking aid from Edinburgh, Dublin or Paris,[39] I am most anxious that we should receive it (thirty-third degree) from any other source if possible. It may strengthen my solicitation if I observe that sub rosa, there is some party who privately confers the thirty-third degree, and that ere long we may have the mortification to see a Council acting upon some illegitimate claims to distinction. If your Grand Council can authorize me to act, &c., it will have ere long the satisfaction to learn that they have been the means of giving existence in London to a Grand Council that will reflect honor and credit on themselves ».[40]

Moore répondit par retour de courrier, le 29 décembre :

[Grand Commander Gourgas] is the more anxious […] in the view of the irregular and unmasonic course which has been adopted and pursued by the Grand Orient of France ; against any alliance with which, so far as Sublime Freemasonry is concerned, he particularly desires me to caution you. He has also witnessed with grief, the irregular and injudicious proceedings of the Grand Councils of Scotland and Ireland, in following the lead of the said Grand Orient in adopting and incorporating upon their own system the degrees of Rites not recognized as legitimate and regular ; […] The Supreme Council for Ireland […] has departed from the regulations.

En ce qui concernait l’Angleterre, Gourgas semblait parfaitement renseigné :

We are aware that they [the high masonic powers in Paris] have long had their eyes upon England, but have hitherto been restrained from action by the well known opposition of your late Grand Master to the hauts grades. That restriction [is] no longer existing… [41] […] The Council understand, that you are a member of the “Royal Order of Palestine ;” at least, a “Grand Cross Commander Kadosh,” in the Grand Conclave of England ; in this belief, I am directed by our M\ P\ Sov\ Grand Commander to transmit to you the Obligations of 30°, 31°, 32°, 33°, all of which you will herewith receive in a separate envelope ; […] on the return of the Obligation, our M\ P\ Sov\ Grand Commander will forward you the necessary powers, and the whole of the thirty-third degree, together with a copy of Grand Secret Constitutions, &c.[42]

 

Crucefix renvoya son Obligation signée le 6 février 1846 avec une lettre de remerciements. Après en avoir pris connaissance, la Juridiction Nord nommait Crucefix membre honoraire, le reconnaissait pour fondateur et premier Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil d’Angleterre et lui adressait par bateau du 1er avril une patente appropriée, antidatée au 26 octobre 1845, accompagnée de différents documents et d’une mise en garde renouvelée envers le Grand Orient.[43]

 

Crucefix adressa à New York le 30 mai et le 4 juin les Obligations signées par les premiers membres de son Suprême Conseil (Henry Udall, Henry Beaumont Leeson, George Oliver et Richard Lee Wilson) en ajoutant que son existence serait annoncée dans le Freemasons’ Quarterly Review du 30 juin. Une lettre officielle de Crucefix fut lue le 23 juillet 1846 devant la Juridiction Nord, dans laquelle il annonçait avoir formé son Suprême Conseil. Sur quoi, la décision fut prise d’annoncer cette nouvelle aux États-Unis dans le Freemasons’ Monthly Magazine de Moore et d’adresser le 1er août une seconde liasse de documents à Crucefix [44] avec copie de la correspondance échangée entre la Juridiction Nord, le comte de Fernig, John Fowler à Dublin et le Dr Arnott à Edimbourg.

 

Or le 30 décembre 1846, le Dr Crucefix annonçait avec une joyeuse candeur au Lieutenant Grand Commandeur de la Juridiction Nord, Giles F. Yates :

The Supreme Council of the Grand Orient has acknowledged us in the most fraternal manner, and we are indulging hopeful prospects !!! [45]

Le Grand Commandeur Gourgas adressa deux lettres incendiaires au Dr. Crucefix le 1er et le 30 mars 1847 [46] qui restèrent sans réponse. Sans nouvelles du Dr Crucefix, il se vit dans l’obligation de mettre sa juridiction au courant de la situation le 12 juin 1847 : le Dr. Leeson avait été reçu à Paris « with marked distinction » au mois de juin 1846 ; le Freemasons’ Quarterly Review (la publication londonienne que contrôlait toujours le Dr. Crucefix) avait annoncé le 30 décembre 1846 que le Suprême Conseil du Grand Orient de France ayant reconnu celui d’Angleterre, des Representatives allaient bientôt être échangés ; leurs noms avaient été révélés dans l’édition du 31 mars 1847 : le Dr. Leeson et le F\ Bugnot.[47]

 

Le 12 juillet, Crucefix répondait enfin à Gourgas :

I have been, and am, interdicted from all studious occupations. You will regret this, I know, but it is needed ; the brain, like the body, can be overtasked. I hardly dare sit down to write a few lines. It pains me to think that your elaborate and able discourse, of the thirtieth March, is yet, and must remain unanswered, although thus acknowledged, and I regret that our alliance with the Grand Orient appears to you in so uncompromising a view ; but really, the previous misdoings of Arnott, and the subsequent vagaries of Morison, who hails from the Sup\ Couns\ Rite, Eccs., left us no alternatives. Time will, I trust, enable us to clear away some mists of error. Morison has pretty well keel-hauled both you and me very recently, but such antagonism is praise, however underserved. We are on good terms with the thirty-third degree of Dublin, and I hope to hold a Council on the fifth August. And now, my dear friend, I must break off abruptly, it is true, but with a heart true to you and the thirty-third degree, and may God bless you. Ever faithfully yours [48]

Cette lettre fut lue devant la Juridiction Nord le 23 septembre 1847 et la conduite de Crucefix qualifiée d’apostasie.[49] Décision fut prise de rompre les relations avec le Suprême Conseil d’Angleterre jusqu’à ce que celui-ci abjure ses relations avec le Grand Orient de France. Une lettre officielle fut adressée à Londres le 7 décembre. Le Grand Secrétaire David Nash en accusa réception.[50] La rupture dura quatre ans.

 

Le 5 septembre 1851, au cours du banquet qui clôtura la mémorable séance du Suprême Conseil de la Juridiction Nord, une santé fut bue en honneur du Suprême Conseil d’Angleterre avec «  The most profound fraternal respect mingled with the hearty love of an Alma Mater ». Gourgas avait démissionné la veille et Crucefix était mort depuis plus d’un an.

 

L’Écosse – Le Suprême Conseil du Dr Charles Morison

Le Dr Arnott avait effectué 10 promotions au 33° au sein de son Grand Council of Rites entre le 22 mars 1845 et le 5 janvier 1846. Le dernier promu, James Lining Woodman (1811-1856), Vénérable Maître de Mary’s Chapel de 1837 à 1840, était Grand Clerk de la Grande Loge d’Écosse et Grand Secrétaire du Royal Grand Conclave. Après avoir sondé John Whyte Melville [51] au sujet du 33° et de l’ordre de Misraïm, Woodman écrivit au Dr Arnott le 4 février 1846 que Melville était « quite willing to belong to these Degrees ».[52]

 

C’est alors que le Dr Charles Morison (1780-1849) vint compliquer les plans d’Arnott, car il avait également l’intention de créer un Suprême Conseil en Écosse. Morison avait été initié à Mary’s Chapel le 1er mai 1799 [53] et devint Knight Templar le 19 août 1800 dans l’Encampment travaillant sous les auspices de la loge St. Stephen n° 193 à Edimbourg. Après ses études de médecine à Edimbourg, Morison servit en Espagne comme médecin aux armées. Il devint le médecin personnel du duc de Sussex en 1814, puis s’établit à Paris en 1822 où il habita de manière permanente jusqu’à sa mort en 1849. Il y était devenu membre du Chapitre de Heredom de Kilwinning du Choix relevant de l’Ordre Royal d’Écosse et appartenait en 1827 à la loge des Commandeurs du Mont-Thabor. On trouve sa trace en rapport avec Misraïm en février 1823 à Lausanne.[54] Il se créa certainement des amitiés en Suisse puisque en 1837, le Directoire de Neustrie réveillé à Paris lui demanda d’obtenir « des Corps Supérieurs de la F\ M\ Helvétique le rétablissement du Prieuré de Neustrie ».[55] De 1827 à 1830, Morison assista à plusieurs fêtes du Suprême Conseil de France auprès duquel, en 1836, il représentait le Suprême Conseil de Belgique.

 

On retrouve son nom mentionné en deux occasions en Écosse. Le 3 juillet 1843, un mémoire du Dr Charles Morison demandant à recevoir le rang de Knight Commander avait été lu devant le Grand Conclave.[56] Le lendemain, Morison était affilié à l’Ordre Royal d’Écosse, le jour où le Dr Arnott et Archibald Douglas étaient installés Premier et Second Grands Surveillants. Draffen relève son absence ce jour-là et ajoute que Morison ne fut présent qu’une seule fois à une réunion de l’Ordre, en juillet 1845.[57] Le 23 août 1846, il s’affilia à la loge n° 333 à Limerick en Irlande.[58] C’est au cours des semaines précédentes qu’il créa le Suprême Conseil d’Écosse.

 

D’après une lettre que Woodman adressa le 21 mai 1846 au Dr Arnott, « He (Morison) seems captious, fond of mischief, and a confirmed plotter » [59] mais Woodman exprimait néanmoins l’espoir d’être accepté comme membre actif du Suprême Conseil que Morison avait l’intention de créer et qu’il choisirait Arnott comme Lieutenant.[60] Et le 6 juillet, Woodman essayait encore dans une lettre adressée au vicomte Suirdale [61] (promu au 32° le jour où Woodman avait reçu le 33°)

to adjust a reciprocal arrangement for the conferring of the 18° and also to extract some sort of a Charter to remove the doubts held by the Scottish Grand Council to confer generally the Degrees of the Ancient and Accepted Scottish Rite through the medium of a Council of Rites.[62]

Quelques jours plus tard, les choses avaient changé et Woodman et Arnott en étaient réduits à formuler un plan de défense nébuleux. Voici ce qui s’était passé dans l’intervalle.

 

Dans une lettre qu’il adressa au Suprême Conseil de France, le 30 juillet 1847,[63] pour justifier ses actions, le Dr Morison rappelait d’abord ce qui suit :

Le F\ Morison a été reçu en 1813, en Espagne, Grand Inspecteur Général du 33e grade du Rite Écossais Ancien et Accepté. Au mois de novembre 1814, cette qualité lui a été reconnue par le Suprême Conseil d’Amérique, séant à Paris, qui lui a délivré un nouveau diplôme en échange de l’ancien. En septembre 1826, le Suprême Conseil de France a apposé son visa sur ce dernier diplôme, et en a inscrit le porteur sur le tableau des Souverains Grands Inspecteurs Généraux reconnus par lui. Puis, de 1835 à 1842, le F\ Morison a rempli près du Congrès des Suprêmes Conseils Unis, des fonctions de représentant du Suprême Conseil de Belgique. Jusqu’en 1844, il figure sans interruption en qualité de 33e, sur les tableaux du Suprême Conseil de France, et si son nom en a été retranché à cette époque, c’est à sa propre réquisition et pour des motifs qu’il est inutile de rappeler. [64]

Il continuait en expliquant que se trouvant chez lui à Greenfield le 8 juillet 1846, il reçut la visite de trois Frères « qui le sollicitèrent de former dans le royaume un Suprême Conseil du 33e degré ». Ces trois Frères étaient Augustus Jocelyn, Substitute Grand Master de la Grande Loge, James Robertson, Grand Director of Ceremonies, et Andrew Murray, Vénérable Maître de la loge Celtic n° 291 d’Edimbourg. « Morison déféra à ce vœux ; mais avant de passer outre, il exigea que les impétrants lui adressassent une demande régulière, ce qui eut lieu, le 14 du même mois. La pétition était signée des trois FF\ ci-dessus desnommés, et en outre des FF\ [Samuel] Somerville, [membre du Grand Comité de la Grande Loge et IPM de Canongate Kilwinning n° 2], et [William] Donaldson [Député Maître de la loge Celtic…]. »[65]

 

Ce même 14 juillet le Dr Arnott, en sa qualité de Président de son Council of Rites dans lequel existait une section du 33°, écrivait au Dr Morison et le priait de l’inclure au nombre des membres fondateurs du Suprême Conseil qu’il était en train de fonder. Morison renvoya Arnott à Jocelyn chargé par lui de présenter des candidats. Jocelyn semble avoir décliné la candidature d’Arnott lequel proposa alors que les membres fondateurs soient choisis moitié par Jocelyn et moitié par lui-même. Morison refusa cette proposition « exhorbitante » (sic) en mettant en doute à la fois la qualité de 33ème d’Arnott et son droit de fonder une section du 33° dans son Council of Rites. Morison se déclarait par ailleurs prêt à renoncer à son projet si Arnott était en mesure de lui prouver sa qualité de Souverain Grand Inspecteur Général régulier. « Pour toute réponse, le F\ Arnott écrivait le 1er août qu’il ne voulait pas engager de discussion sur une question de diplôme ». Le dialogue en resta là.

 

Le Dr Morison se rendit le 3 août à Edimbourg où se tenait une réunion de Grande Loge. La tradition évoquée par Lindsay veut qu’il en soit venu aux mains avec le Dr Arnott. Le lendemain « eut lieu la Constitution du Suprême Conseil ». Il était alors composé des cinq signataires de la pétition du 14 juillet et de Morison, Grand Commandeur.

Without waiting for their Supreme Council to be completed, these six on 19th October 1846 wrote to the Supreme Council for France reporting the erection of their Supreme Council for Scotland and requesting recognition. Anticipating no trouble, Dr. Morison after signing this letter, returned to France and never again visited Scotland before his death on 4th May 1849.[66]

Le Dr Arnott ayant protesté, le Comité Administratif du Suprême Conseil de France répondit qu’il lui était impossible d’accorder la reconnaissance demandée. C’est alors que le Dr Morison lui adressa la longue lettre citée ci-dessus au vu de laquelle le Suprême Conseil de France accorda la reconnaissance demandée le 8 juin 1848.[67]

 

Après la mort du Dr Morison, le duc d’Atholl devint Grand Commandeur et Whyte Melville son Lieutenant. Woodman devint Grand Secrétaire Général après avoir été agrégé comme 32° et immédiatement promu au 33°. En 1851, la même méthode fut appliquée au Dr Arnott.

 

Le Rite ne se développa pas rapidement. Le Memoir du Suprême Conseil d’Angleterre daté du 26 mai 1876 se terminait par ces mots :

A Council that has so much done for the Rite [celui d’Angleterre] is not likely to submit to any interference from one that up to January, 1872, had neither Chapter, Lodge, nor Tribunal out of Edinburgh, and which, after twenty-eight years’ existence, has only one Chapter for all Scotland.[68]

 

Relations entre les trois Suprêmes Conseils britanniques

Les relations entre ces trois Suprêmes Conseils n’étaient pas très étroites avant la réunion du Convent de Lausanne en 1875, entre l’Angleterre et l’Écosse elles étaient même inexistantes de 1854 à 1866,[69] en 1860 il n’y avait encore jamais eu de rapport officiel entre le Suprême Conseil d’Angleterre et le Grand Chapitre irlandais.[70]

 

Ce n’est qu’en 1871 que l’idée vint au Suprême Conseil d’Angleterre de signer un Concordat avec ses deux sœurs afin de régler la question des Chapitres créés dans l’Empire britannique.[71] Il donna lieu pendant deux ans à de multiples discussions entre l’Angleterre et l’Écosse au cours desquelles la situation particulière de l’Irlande leur fut révélée. Le 10 octobre 1874, le Suprême Conseil d’Irlande écrivit à celui d’Angleterre

Explaining their difficulty in executing the Concordat, having made over their powers to their Grand Chapter of Prince Masons.

Mis au courant de cette lettre, le Suprême Conseil d’Écosse exprima sa surprise. Il suggéra d’établir un Concordat à deux, « leaving Ireland for a future Treaty ». Ce projet fut adressé au Suprême Conseil d’Irlande qui l’approuva, en ce qui le concerne, tout en exprimant ses regrets

That having relinquished all control over the 18° for many years past they cannot execute the Concordat in full but will bring the matter before the Grand Chapter of Prince Masons of Ireland.

Les discussions bilatérales aboutirent à un échec concrétisé le 14 juillet 1875.[72]

 

Le Convent de Lausanne s’ouvrit deux mois plus tard.

 


 

[1]           On n’évoquera pas ici sur les deux Suprêmes Conseils, qui demeurèrent mort-nés, créées en 1819 en Grande-Bretagne par les factions rivales du Suprême Conseil d’Amérique (Bernheim 1988, pp. 41-43). Mais quelques années plus tard, le Grand Secrétaire de la Juridiction Nord des Etats-Unis, J.J.J. Gourgas croyait le Suprême Conseil d’Angleterre en activité, comme le montre sa lettre du 1er février 1827, lue devant le Suprême Conseil d’Irlande par le Lieutenant Grand Commandeur John Fowler (Oxford 1933, p. 27). Les Memoranda by J.J.J. Gourgas mentionnent sous la date 5826 le Suprême Conseil d’Angleterre avec à sa tête le duc de Sussex et la remarque que le duc et deux autres Frères de situation élevée avaient reçu the degrees de France plusieurs années auparavant mais qu’en 5825 ils n’avaient encore jamais eu de réunions au 33° (Proceedings NMJ 1876, p. 42).

[2]           Ce corps maçonnique dont les premiers livres de procès-verbaux ont disparu, affirmait en 1805 avoir plus de cent années d’existence. Il s’éteignit aux environs de 1826 (Draffen 1948-2000, p. 15 ; Parkinson 1957, p. 322).

[3]           Les Irlandais créèrent 19 Encampments en Écosse entre 1794 et 1822 (Draffen 1948-2000, pp. 9 & 16).

[4]           Bernheim 1988, p. 40.

[5]           Harris 1964, p. 114.

[6]           Bernheim 1988, pp. 39-41. Voir la Submission from the Supreme Council of Ireland in Minutes of the Conference of English Speaking Supreme Councils… Montebello, 16-18 août 1954, f° 122-124.

[7]           Northern Supreme Council Proceedings 1870, pp. 211-213, cités in Lobingier 1931, p. 837. Fac-similé du brouillon de cette confirmation, Harris 1964, pp. 148-150. Le Suprême Conseil d’Irlande demanda à entrer en relations avec le Grand Orient de France par lettre du 12 avril 1830. Voir aussi le Bulletin du G\ O\ de France d’août 1844, p. 51.

[8]           Voir Verax 1844. Dans une lettre qu’il adressa le 29 janvier 1845 au Grand Commander Gourgas, le Lieutenant Commandeur irlandais John Fowler indiquait « Our Council of Rites has been formed in imitation of that of France » (Proceedings NMJ 1876, pp. 68-69).

[9]           Lire 1838 !

[10]          Kelly 1903, p. 21.

[11]          Kelly 1903, p. 27.

[12]          Kelly 1903, p. 28. Le Supreme Grand Council of Knights of the Sword aurait dû passer sous l’autorité du Supreme Grand Council of Rites. Ceci n’aboutit pas et il passa sous celle du Supreme Grand Encampment, comme l’indique la Constitution qu’il adopta le 18 octobre 1837 (Parkinson 1957, p. 325).

[13]          Parkinson 1957, p. 331. Le Tableau des Officiers et des membres du Supreme Grand Council of Ireland pour l’année 1846 est reproduit in OB X, pp. 287-293.

[14]          Kelly 1903, p. 30.

[15]          OB VII, pp. 682-684.

[16]          OB IV, pp. 217-219.

[17]          Kelly 1903, p. 31. La question ne fut résolue qu’en 1905 (voir Parkinson 1957, p. 332).

[18]          Murray Lyon 1900, p. 313. « The Order again disappears into obscurity after the defeat of the Jacobite Army and reappears with the election of Alexander Deuchar as, first, the Commander of the Edinburgh Encampment of Knights Templar, No. 31, on the Roll of the Early Grand Encampment of Ireland, and, second, as the first Grand Master of the Royal Grand Conclave of Scotland. » (Draffen 1948-2000, p. 12).

[19]          Lindsay 1958, p. 71. Le discours que prononça Deuchar le 27 juillet 1810, date de la fondation du Royal Grand Conclave est reproduit dans Draffen 1948-2000, p. 20.

[20]          Plainte de la loge de Dundee devant la Grande Réunion Trimestrielle de la Grande Loge d’Écosse en novembre 1815 (Murray Lyon 1900, pp. 318-319).

[21]          Murray Lyon 1900, p. 320. Cette interdiction couvrait également le Royal Arch.

[22]          Draffen 1948-2000, p. 9. En 1830, « the Royal Grand Conclave was nearly dead of internal dissensions. It was revived in 1836… In the early 1840’s the title was changed to The Chapter General of the Religious and Military Order of the Temple in Scotland and that title remained in use until 1907. For a short period between 1844 and 1856 non-masons were admitted to the Order… » (ibid. p. 10). Fowler exprima son étonnement à cet égard dans sa lettre au Grand Commandeur Gourgas du 29 janvier 1845 (Proceedings NMJ 1876, pp. 67-69).

[23]          « Dr Arnott had the reputation of being a somewhat short-tempered individual and one who very much liked to have his own way » (Draffen 1977, p. 5).

[24]          Sir George Augustus Frederick John Murray, 6th Duke of Atholl (1814-1864). Grand Maître de la Grande Loge d’Écosse de 1843 à 1864, il appartint également à l’Ordre Royal d’Écosse.

[25]          Lindsay 1958, pp. 71-72. Lindsay évoque ici à un rituel Francken portant le nom de Deuchar, qui serait entre les mains du Grand Maître de District du Punjab à Lahore, sans pouvoir indiquer de qui Deuchar l’aurait reçu.

[26]          Draffen 1948-2000, p. 158.

[27]          Élu Junior Grand Warden & Senior Grand Guardian de l’Ordre Royal d’Écosse, le 4 juillet 1843 (Draffen 1977, p. 7).

[28]          Lindsay 1958, p. 76.

[29]          Gourgas était devenu Grand Commandeur après que son prédécesseur, Sampson Simson, ait démissionné le 7 mars 1832. La Juridiction Nord se mit alors en sommeil et se réveilla au printemps 1843 (Proceedings NMJ 1876, p. 76). Le premier procès-verbal de cette seconde époque date du 15 juin 1844. Quoique Grand Commandeur ad vitam, Gourgas démissionna le 25 août 1851 et mourut le 14 février 1865. J. Hugo Tatsch lui a consacré en 1938 une remarquable monographie.

[30]          « … the uncalled for, and certainly most unimportant two small square pieces of paper… the Obligation of the thirty-third degree… such as Dr. Arnott had exhibited and discussed in his correspondence, was so completely spurious and innovated upon from its genuine prototype… that of course it could not be acknowledged… » (Proceedings NMJ 1876, p. 118).

[31]          Proceedings NMJ 1876, pp. 117-118 et 122. Il s’agissait naturellement de la section du 33°, créée par le Dr Arnott au sein de son Grand Council of Rites.

[32]          « The original Minutes were removed and probably destroyed […] » (Oxford 1933, p. 31). Même la date de l’appartenance des premiers membres n’est pas établie avec certitude (Bernheim 1992). « However prior to 1854 there are neither Minutes nor copies of letters. » (Mandleberg 1995, p. 7).

[33]          Oxford, Baynard, ACF Jackson, John Mandleberg.

[34]          Réimprimés en 1876. La quasi-totalité de la partie des procès-verbaux de la Juridiction Nord qui traitaient entre 1845 et 1847 de la création du Suprême Conseil d’Angleterre furent reproduits dans la lettre circulaire que le Suprême Conseil d’Écosse adressa le 22 janvier 1878 aux Suprêmes Conseils du monde entier pour leur expliquer sa position après que le Suprême Conseil d’Angleterre ait décidé de rompre ses relations avec lui (OB III, pp. 476-491).

[35]          R.S.E. Sandbach lui a consacré un article très complet dans AQC 102 (1989), pp. 134-152, que j’avais commenté (pp. 156-159).

[36]          Verax 1844, p. 7 ; AQC 102 (1989), pp. 156 & 162.

[37]          Draffen 1948-2000, pp. 77 & 158, où son nom est orthographié Crucifix.

[38]          Proceedings NMJ 1876, p. 103.

[39]          Sans citer de sources ou de dates, How écrivit que le Dr Leeson (qui devait succéder à Crucefix) « in concert with a few others, commenced the necessary steps for the formation of a Council of the Ancient and Accepted Rite ; whilst these were progressing, Dr. Goss, whose Masonic name was Crucefix, obtained an authority from the Supreme Council at New York (now at Boston), giving him the first rank. Bro. Leeson was at the time in correspondence with another body for a like authority, but on the arrival of the New York power, overtures were made to him to forego his claims, and to assist in the establishment of a Supreme Council in this country under the charter of the American body. » (How 1881, p. 226). ACF Jackson a relevé cette remarque en se posant la question de savoir s’il s’agissait du Suprême Conseil de France ou de celui du Grand Orient de France (ACF Jackson 1987, p. 160). Mandleberg affirme sans donner de raison « There is no doubt that Dr. Leeson had been for some time in contact with the Supreme Council of France … » tout en reconnaissant que Leeson fut reçu en 1846 par le Grand Orient (Mandleberg 1995, p. 11).

[40]          Proceedings NMJ 1876, p. 134.

[41]          Le duc de Sussex était mort le 21 avril 1843.

[42]          Proceedings NMJ 1876, pp. 135-137.

[43]          Proceedings NMJ 1876, p. 107. Commentaire du Grand Commandeur Pike : « To form the Sup\ Co\ of England and Wales, the Sup\ Co\ of our Northern jurisdiction sent to Dr. Crucefix the obligation of a 33d, recognized him as an honorary member, and sent him the ritual when he had returned the obligation signed ; and empowered him to create that of England and Wales. What could be more irregular ? Yet it is too late to question the legitimacy of that body. » (Lettre du 6 septembre 1877 adressée à J.T. Loth, 33°. OB III, p. 378).

[44]          Ces dix-huit documents sont énumérés in Proceedings NMJ 1876, p. 115-116 et OB III, p. 496.

[45]          Proceedings NMJ 1876, pp. 138-139.

[46]          Proceedings NMJ 1876, pp. 139-143.

[47]          Proceedings NMJ 1876, pp. 132-134. Naturellement l’annonce avait été faite également dans le Bulletin du G\ O\ de France (avril 1847, p. 93 et juillet 1847, p. 236). Le F\ Bugnot était alors Secrétaire de la Chambre du Suprême Conseil des Rites du Grand Orient de France. Le Dr. Leeson, alors Grand Chancelier du Suprême Conseil d’Angleterre, en deviendra Grand Commandeur en 1851.

[48]          Proceedings NMJ 1876, p. 146.

[49]          Voir les commentaires de Mandleberg à ce sujet (Mandleberg 1995, p. 12). Mandleberg extrait certaines citations fragmentaires du livre de Jackson (qui cite rarement ses sources et choisit ici de n’en citer aucune) mais ne connaît ni les Proceedings de la Juridiction Nord ni le 3ème volume de l’Official Bulletin de la Juridiction Sud dans lequel ces documents furent intégralement publiés par Pike. Voir la note 93 supra.

[50]          Proceedings NMJ 1876, p. 156.

[51]          Député Grand Maître 1846-1864 puis Grand Maître 1864-1866 de la Grande Loge d’Écosse et Grand Commandeur du Suprême Conseil de 1865 à sa mort (biographie maçonnique in Draffen 1977, p. 42).

[52]          Lindsay 1958, p. 78.

[53]          Murray Lyon 1900, p. 475. William Officer 1906, p. ix. Lindsay 1935, p. 366.

[54]          Jomini 1956, p. 48.

[55]          Charles Montchal 1926. Grand Prieuré d’Helvétie (4e éd.), p. 63.

[56]          En 1845, Morison demanda à en démissionner (Draffen 1948-2000, p. 79 & 83).

[57]          Draffen 1977, pp. 7-8.

[58]          William Officer 1906, p. x.

[59]          Lindsay 1958, p. 68.

[60]          Lindsay 1958, p. 78.

[61]          Richard John Hely-Hutchinson (1823-1866), Viscount Suirdale, en 1851 4ème Lord Donoughmore of Knocklofty. Reçu à Édimbourg membre de l’Ordre Royal d’Écosse, le 21 mars 1846 et installé 1er Grand Surveillant de la Grande Loge d’Irlande, le 24 juin suivant. Le 2 juillet, il présenta, ensemble avec le PDGM John Norman (successeur de John Fowler comme Deputy Grand Master), une motion «  that a Committee be appointed to revise the Laws of the Order, and that it be empowered to communicate with the Committee appointed by the higher degrees of Masonry for the same purpose. […] The revised Laws were severally read and approved » en octobre 1848 (R.E. Parkinson, History of the Grand Lodge of Free and Accepted Masons of Ireland, Vol. II, p. 158-159) alors qu’en février 1844 la Grande Loge d’Irlande avait formellement interdit toute réunion de hauts grades (Draffen 1977, p. 11).

[62]          Lindsay 1958, p. 78.

[63]          De nombreux extraits de cette lettre, écrite par Morison en français, sont cités en anglais in Lindsay 1958, pp. 66 et 80-86. Le livre de Lindsay, paru en français en 1961, reproduit le texte original de cette lettre que Lindsay avait eu la courtoisie d’adresser à mon ami J. Corneloup qui avait traduit (anonymement) son livre. C’est naturellement le texte français original qui est cité ici. La lettre du Dr. Morison avait pour objet « d’établir de manière irréfragable » son droit à établir un Suprême Conseil en Écosse.

[64]          Lindsay 1961, pp. 109-110. Clavel fait allusion à lui sans le nommer, p. 273 de son Histoire de la Franc-Maçonnerie (1844) mais Clément et Lindsay la révèlent (Clément 1937, pp. 151-153. Lindsay 1958, p. 68-69). Clément écrit que Morison « quitta le Suprême Conseil de France à la suite [de ces] incidents (Clément 153, note 1), mais en avait-il jamais fait partie ? En 1885, l’Annuaire du Suprême Conseil de France le portait sur la liste de ses anciens membres avec la date 1825.

[65]          Le 14 juillet 1846 est la date retenue par George Draffen dans les trois éditions de son Register comme celle de la fondation du Suprême Conseil d’Écosse. Comparer avec Lindsay 1958, p. 83, note 2.

[66]          Lindsay 1958, p. 86.

[67]          Le texte de la lettre du Suprême Conseil de France est reproduit in OB III, p. 479. Une de ses phrases mérite d’être citée : « Les relations de confédération sont établies entre ce Suprême Conseil et le Suprême Conseil de France. Avis de cette alliance sera donné aux Suprêmes Conseils confédérés de Belgique, du Brésil, des États-Unis d’Amérique pour l’hémisphère occidental, de Suède, du Portugal et à la puissance Maçonnique établie en Suisse ; elle deviendra définitive si ces Suprêmes Conseils et puissance ne forment aucune opposition ».

[68]          OB III, p. 471.

[69]          Mandleberg 1995, p. 224. L’année 1854 est celle des plus anciennes archives du Suprême Conseil d’Angleterre.

[70]          Rapport du Vice-Président Townshend, présenté à Dublin le 24 avril 1860 (OB V, p. 115).

[71]          Mandleberg 1995, pp. 225 et suivantes.

[72]          Mandleberg 1995, pp. 234-235 et 271.